Poèmes de l’an et fraternelles militances

À travers un long voyage ponctué par le défilement des ans et les fraternelles militances, le recueil d’André Prone nous entraîne vers un ailleurs fabuleux et fragile qui évoque de lointains ou de bien présents souvenirs. Son approche est celle du rêve éveillé d’un amour/action qui n’est pas qu’imagination, mais vérité désirante nourrie de rapports entre les êtres. Vérité qui se dit très vite et que matérialise d’inévitables pages de désamour. Et même si l’auteur aime goûter aux élégances de vocabulaire, sans doute est-ce la simplicité qui donne à ces ans emplis de joies et de douleurs le parfum d’une vie faite de toutes les vies. Et si sa quotidienneté est parfois teintée de nostalgie, elle ne peut nier l’esprit de lutte socialement productif qui transcende son univers poétique. Dans le fond, si ce recueil aspire à s’accorder avec la liberté, il nous invite aussi à ouvrir les yeux pour sortir de ce monde qui nous aliène, tant l’esprit de marchandisation et l’oubli de l’amour des hommes et des femmes sont puissants.